Mark et Scott Kelly sont deux vrais jumeaux (donc possédant le même ADN) américains ayant participé à des recherches menées par la NASA. Ces recherches avaient pour objectif de mettre en évidence les effets d'un voyage dans l’espace sur notre corps. Scott a passé un an dans l’espace tandis que Mark est resté sur Terre. Avant, pendant et au retour du voyage, les jumeaux ont subi divers examens permettant aux scientifiques d’observer les conséquences engendrées par un tel voyage.
Le premier constat était que la plupart des changements biologiques qui avaient été aperçus chez Scott pendant le voyage se sont rétablis suite à son retour sur Terre. Voici les résultats préliminaires de l’expérience (issus d’un article de la NASA datant de Mars 2018).
Au niveau de leur taille :
Scott est revenu sur Terre avec quatre centimètres en plus par rapport à sa taille initiale. Ceci est notamment dû aux conditions de micropesanteur ayant rallongé sa colonne vertébrale.
A la Cité de l'Espace nous nous sommes nous-même amusées à observer quelle serait notre taille dans l'Espace. En effet, en position allongée, notre colonne se détend car elle ne supporte plus le poids notre corps, un peu comme celle des astronautes en micro-pesanteur. Vous pouvez également le vérifier par vous-même en vous mesurant debout puis allongé, ou encore au réveil et au cours de la journée.
Au niveau des chromosomes :
Les télomères deviennent en général plus petits avec l’âge. Ceux de Scott (dans l'espace) ont subit l'effet inverse : ils se sont allongés de façon significative. Ceci serait éventuellement dû au régime alimentaire strict et aux activités physiques intenses menées par l’astronaute lors de son voyage. Toutefois, deux jours après son retour sur Terre, ceux-ci reprirent leur taille initiale.
Remarque: Un télomère est un morceau d'ADN, non codant, situé à l'extrémité de chaque chromosome. Les télomères servent à protéger les extrémités des chromosomes, qui contiennent notre patrimoine génétique, contre les effets du temps et de l'environnement. Ils raccourcissent avec l'âge, le stress et l'inflammation.
Au niveau cognitif :
Aucune baisse au niveau des capacités cognitives n’a été observée chez Scott lors de sa mission dans l’espace. Toutefois, à son retour, la rapidité et la concision de sa réflexion avaient diminué sûrement à cause de la fatigue et de son emploi du temps chargé.
Au niveau de l’ADN :
Nous savons que 93% des gènes de Scott se sont rétablis suite à son retour. Toutefois, les 7% restant indiquent des modifications éventuelles de plus longue durée, pour des gènes notamment liés à la réparation de l’ADN, à la formation des os, l’hypoxie (moins d'oxygène dans les tissus) et l’hypercapnie (surcharge du sang artériel en CO2). Ainsi, l’ADN de Scott et de Kelly reste encore le même mais ce qui a été modifié est l’expression des gènes.
Les effets d’un vaccin contre la grippe ?
Sur Terre, avant le voyage spatial, les deux jumeaux eurent la même réponse immunitaire suite à un vaccin contre la grippe. Scott subit un autre vaccin pendant sa mission dans l’espace et eut encore une fois la même réponse immunitaire que Kelly. Finalement, les chercheurs constatèrent la même chose au retour de Scott sur Terre suite à un 3ème vaccin. Ainsi, on peut conclure que la réponse immunitaire fonctionnerait de la même manière sur Terre et dans l'Espace.
Au niveau des os:
Une diminution de la formation des os fut observée pendant la deuxième moitié du voyage de Scott. Le taux de l’hormone IGF-1 (insulin-like growth factor-1 ) augmenta durant son année dans l’espace. Cette hormone est impliquée dans la santé des os (solidité du squelette et une bonne masse osseuse) et des muscles et avait très sûrement été impactée par le niveau élevé d’exercices physiques effectués par l'astronaute pour contrebalancer les effets de la micropesanteur.
Ainsi, un séjour de 340 jours dans l'espace n'a pas énormément changé les caractéristiques physiologiques et génétiques de ces jumeaux. Les plus gros effets se sont dissipés lors du retour sur Terre. Cependant, une expérience ne peut pas permettre d'avoir de conclusions générales : il faudrait agrandir le nombre de participants et la durée afin de faire des statistiques et se rendre compte des vrais effets.
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